Juillet 2025 : La Transition Vers des Extincteurs Sans Additifs Fluorés
Une innovation marquante mais controversée
Dans les années 1960 et 1970, les premiers agents extincteurs capables de former un film flottant furent introduits sous le nom de « Light Water ». Ces produits innovants utilisaient des composés fluorés pour créer une fine pellicule d’eau qui isolait les liquides inflammables de l’air ambiant. Même sans mousse, cette couche empêchait les reprises de feu et offrait une efficacité remarquable dans l’extinction des incendies.
Ces additifs, dilués entre 1 et 6 % dans l’eau, étaient appliqués sous forme de pulvérisation, de jet compact ou de mousse. Leur performance en faisait un choix incontournable pour de nombreux extincteurs, notamment ceux à eau pulvérisée.
Cependant, dès les années 1980, des préoccupations environnementales ont commencé à émerger, soulevant des doutes sur l’impact à long terme de ces substances.
Les impacts environnementaux
Les tensioactifs fluorés présents dans ces additifs, tels que les PFOS et les PFAS, sont extrêmement persistants dans la nature. Ils s’accumulent dans les sols, les eaux et les organismes vivants, perturbant les écosystèmes et présentant des risques importants pour la santé humaine et animale.
Ces composés ont des effets graves, notamment :
- Une toxicité directe pour la flore et la faune.
- Une contamination de la chaîne alimentaire pouvant entraîner des troubles tels que l’anorexie, des nausées, des insuffisances cardiaques ou pulmonaires, et, dans les cas extrêmes, la mort.
Face à ces dangers, les législations ont progressivement interdit leur utilisation et leur rejet dans l’environnement.
Un cadre réglementaire strict
Réglementation européenne
Depuis 2011, les PFOS sont bannis en vertu de la directive 2006/122.- Les PFOA, un autre type de composé fluoré, ont été progressivement interdits : leur production a cessé en 2020, et leur utilisation est désormais restreinte jusqu’en 2025, à condition que les rejets soient intégralement récupérés.
Réglementation française
En juin 2023, le ministère de la Transition écologique a annoncé un plan ambitieux visant à éliminer définitivement les PFAS des produits utilisés dans la lutte contre les incendies.
Des alternatives sans fluor
Les fabricants ont intensifié leurs efforts pour concevoir des additifs exempts de fluor. Ces nouvelles formulations génèrent une mousse à faible foisonnement, qui forme une barrière protectrice sur les liquides inflammables. Contrairement aux anciens produits, elles sont respectueuses de l’environnement tout en garantissant une efficacité comparable.
Les extincteurs équipés de ces nouvelles technologies sont souvent signalés par des marquages comme « Sans fluor » ou « 100 % écologique », et certains modèles arborent des éléments distinctifs de couleur verte.
Pourquoi ce changement est nécessaire
Bien que les additifs fluorés aient apporté des bénéfices indéniables, leur impact environnemental ne pouvait être ignoré. Ces substances, par leur capacité à contaminer durablement les écosystèmes, mettent en danger les ressources naturelles, les animaux et les populations humaines.
Les nouveaux additifs, sans fluor, représentent une avancée majeure. Non seulement ils réduisent les risques pour la planète, mais ils conservent également des propriétés essentielles pour lutter efficacement contre les incendies, y compris ceux impliquant des appareils électriques sous tension.
Une transition en cours
D’ici juillet 2025, tous les extincteurs devront être conformes aux nouvelles normes. La mousse remplacera les anciens films flottants, et les équipements s’adapteront pour offrir une protection équivalente dans le respect des réglementations environnementales.
Cette évolution marque un tournant important dans la sécurité incendie, où performance et respect de l’environnement convergent enfin.
A.P. Lycée des métiers de la sécurité
Auteur YLEA.